La fureur de dire

Chers amis de Philarchie,

Notre revue Philarchie est le carrefour où se croisent pensée critique, création de sens et perspective humaniste. Pour amorcer cet aventure philosophique, faut-il d’abord mettre nos pensées, les plus brulantes, noir sur blanc ? 

L’expression « La Fureur de Dire », riche et profonde, englobe bien plus que les mots : elle est l'incarnation de l'urgence, de la passion, et parfois, de la nécessité absolue de s'exprimer face à l'adversité. Elle est l'énergie qui a animé des figures historiques, des artistes audacieux, des penseurs révolutionnaires, et des activistes intrépides. 

Nous confirmerons également par ce premier numéro Philarchie notre volonté de la liberté d’expression, la force des mots pour faire bouger les lignes. 

Une myriade de voix courageuses me viennent à l’esprit, devant ce titre... De Socrate, condamné pour avoir osé questionner les normes établies, à Frantz Fanon, dont les écrits ont dénoncé la brutalité du colonialisme et inspiré des mouvements de libération, nous voyons comment la parole devient action. Pensez à Sophie Scholl, figure de la résistance allemande au nazisme, à Vaclav Havel, dramaturge devenu symbole de la résistance contre l'oppression communiste en Tchécoslovaquie, ou encore à Edward Snowden, lanceur d'alerte qui a révélé les sombres vérités d'une surveillance de masse. Ces figures, aux côtés de poètes inspirés comme Federico García Lorca, assassiné pour sa voix dissidente sous le régime de Franco, et des voix contemporaines comme celle de la poétesse Amanda Gorman, dont l'éloquence captivante adresse les défis actuels de notre époque, illustrent la diversité et la puissance de la fureur de dire. Ces personnes, et tant d'autres (je ne parle même pas des Vietnamiens !) ont embrassé le risque inhérent à l'expression de vérités dérangeantes, et ont, par leur audace, façonné le cours de l'histoire, démontrant que la parole, loin d'être passive, est une force active façonnant le monde.

Pour vous donner des idées, voici quelques exemples de thèmes qui concerne à la fois l’art de dire et contenu de la parole. 

"Fureur et Flamme : L'Ardeur des Mots" : Analyse de la passion et de l'intensité dans l'expression, évoquant des figures historiques et littéraires célèbres pour leur audace verbale.

"La Voix des Marginaux" : Comment les opprimés utilisent la parole comme une arme pour briser leurs chaînes.

"Révolution Numérique : Paroles en Écho" : Impact des médias sociaux et de l'Internet sur la diffusion et l'intensification des discours.

"Art, Rage et Révolte" : Le rôle de l'art et de la littérature comme catalyseurs de la parole passionnée et engagée.

"Dialectique de la Liberté : Parole et Pouvoir" : Exploration de la tension entre liberté d'expression et responsabilité éthique.

"Le Pouvoir des Mots" : Comprendre la force psychologique et sociologique de la parole.

"Les Deux Faces de la Fureur" : Examen du côté obscur de la fureur de dire, où passion rime parfois avec folie et dictature.

"Au-delà de l'Éloquence : Silence et Cri" : La signification du silence et du cri dans notre monde surchargé de mots.

"Les Voies de la Résistance" : Histoires de résistance à travers le prisme de la parole.

"Le Langage du Changement" : Comment le discours peut façonner et transformer les sociétés.

"Globale Parole : Perspectives Internationales" : La parole comme outil de changement à l'échelle mondiale.

"Épilogue : La Parole de Demain" : Réflexions sur l'avenir de la parole dans un monde en mutation.

Ce numéro promet d'être riche et varié, couvrant non seulement les aspects lumineux et inspirants de la "fureur de dire", mais aussi ses côtés plus sombres et complexes. Vincent et moi sommes impatients de voir comment vous allez enrichir ce projet avec vos perspectives uniques.

Nous vous invitons chaleureusement à partager largement notre projet de la Philarchie, dans l'espoir d'inspirer un nombre toujours croissant de contributions. N'hésitez pas à recruter des éditeurs, ces contributeurs qui peuvent nous introduire à d'autres esprits militants ou à des personnes partageant la même vision. Ensemble, élargissons avec enthousiasme la communauté Philarchie.

Avec toute notre reconnaissance pour votre participation et vos précieuses contributions.

Hà Giang

Les voix de Philarchie

La revue Philarchie, c’est l’union d’horizons divers, où chaque voix – peu importe l’origine, l’âge et la classe sociale – sera écoutée, valorisée, célébrée. Une revue qui bouscule, questionne, invente et décolonise les esprits et les mœurs. Rejoignez-nous dans cette rébellion vivifiante ! Que vous soyez philosophe ou non, que vous veniez de l’autre bout du monde ou du bout de la rue, Philarchie vous ouvre ses portes. En 1780, Marie-Jeanne Riccoboni faisait un constat définitif : « Être heureux, c’est beaucoup ! Rendre heureux ce qu’on aime, c’est bien plus ! ». Notre vérité initiale. C’est dans cet esprit de don et de partage que Philarchie s’épanouit. Nous ne sommes pas une simple revue. Nous sommes un mouvement, une force vive, une insurrection lumineuse contre la passivité intellectuelle, les trahisons tristes et les zones grises. Dans ces pages, vous trouverez des voix qui s’élèvent, des idées qui bouillonnent, une rage de comprendre et d’avancer ensemble pour enfin mériter la Terre ! Philarchie, c’est l’appel à tous ceux qui brûlent de passion, qui ont soif de connaissances, qui désirent un monde plus juste, plus poétique, plus humain. C’est un espace où le droit à la liberté, à l’amour, à la sûreté et à la résistance à l’oppression sont plus que des mots : nos piliers, notre raison d’être. Apportez votre pierre à l’édifice et ensemble, nous bâtirons un monde où la philosophie est au cœur des villes, au service de la Vie. « On ne peut pas jouer toute sa vie le rôle de victime sans finir par devenir une victime », prévient Danilo Kiš, écrivain intègre à la croisée des mondes. Avec Philarchie, nous voulons sortir l’humanité de cette prophétie autoréalisatrice. Ne plus se considérer comme des victimes éparses, mais comme des « égosystèmes », interconnectés par les mots et les émotions, dans la même galère, les mêmes souffrances à métamorphoser en jardin commun. Cela commence par les voisins et la puissance résiliente et scintillante d’un « savoir-voisiner » ; cela finit par la paix universelle, féérique et démocratique : l’avènement d’une société post-trahison. Philarchie, c’est la révolution du tous – que chacun attend en secret, en silence. C’est l’avenir, qui s’écrit et se crie au présent, qui se livre et s’invente en présence, dans nos pages.